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Le troquet d'en face
2 février 2009

La cour du roi soleil

Même si l'affaire n'est plus toute récente, je vais revenir sur la visite de notre président à St-Lo pour présenter ses voeux aux personnels de l'éducation nationale, et surtout de ses conséquences à savoir les mutations de J.Charbonniaud, préfet de la Manche, et de P.Bourgade, directeur départemental de la sécurité publique.

Commençons d'abord par un petit rappel des faits :
Le 12 janvier dernier, Sarko descend en province, à St-Lo, présenter ses voeux aux personnels de l'éducation nationale. Au passage, je ne suis pas convaincu de la valeur ajouté d'un tel déplacement, alors que j'ai bien une petite idée de son coût, mais bon cela fera peut-être un jour l'objet d'un autre post dédié au train de vie de l'Etat.
Grosse opération de comm' donc, pour une corporation à manier avec des pincettes, tant on sait que bon nombre de ministres de l'éducation nationale, de droite ou de gauche, se sont cassées les dents sur le mammouth en essayant de le faire bouger.
Le problème de notre président, c'est que partout où il va, il engendre des mouvements de masse, non pas de liesses populaires, mais plutôt des manifestations de mécontentement. Et il se déplace tellement souvent qu'il devait se douter qu'à St-Lo aussi il ne serait pas accueilli avec des fleurs.
Que s'est-il passé ensuite ? Rien d'extraordinaire. Des insultes, des jets de chaussures, des violences policières, des interpellations au hasard. La routine quoi.

Alors pourquoi alors une telle réaction à St-Lo ?

Une premiere hypothèse : Beaucoup de témoignages concordent sur la réaction particulièrement violente des policiers, avec en tête la célèbre brigade anti-criminalité. Alors, ces mutations interviennent peut-être pour sanctionner cet excès de violence, c'est ce qu'insinue le Figaro dans cette article : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/02/01011-20090202FILWWW00513-st-lo-la-cgt-ne-confirme-ni-dement.php.
Une telle réaction serait alors saine et sans contestation, mais là j'ai comme un doute...
Deuxième hypothèse : "Le fait du Prince" selon la formule de Bayrou. Il est probable que St-Lo ait été choisie pour son relatif anonymat médiatique, de façon à limiter d'éventuels débordements. Chahuté plus que prévu lors de cette sortie, notre président paraissait très énervé, selon les dires du député UMP P.Gosselin, présent à ses cotés ce matin là. Des consignes avaient apparemment été données pour boucler le quartier, mais cela s'est avéré insuffisant pour que Sarko ne se retrouve pas face à face avec les manifestants. Le prefet et le DDSP se présentent donc comme les fusibles de cette affaire et sont priés de se trouver une autre terre d'accueil.

Outre le caractère arbitraire de cette décision, qui est contestée même dans les rangs de l'UMP, c'est d'autant plus idiot qu'il ne remettra peut-être jamais les pieds dans la Manche pour le reste de son mandat.
Cette réaction auraient pu entrer dans l'histoire comme un caprice d'enfant gâté s'il n'existait pas déjà le précédent de l'enquête Corse. En effet, souvenez vous l'été dernier, des indépendantistes occupent pacifiquement la villa de C.Clavier. Rien n'a été volé, tout est rentré dans l'ordre, mais cela n'a pas empéché D.Rossi -le monsieur sécurité en Corse- d'être limogé pour ne pas avoir anticipé cette occupation.

Mais bien avant ça, avant même le début de son règne, Sarko n'aimait pas trop qu'on se moque de lui, et avait le bras suffisamment long pour faire tomber des têtes. Je pense ici à l'affaire Genestar. A.Genestar était directeur de Paris-Match en 2005, lorsqu'a été publié une photo de Cécilia avec un autre homme. Tout la France a su à cette époque qu'il était cocu grâce à Paris-Match. C'est pas joli-joli de fouiner dans la vie privée des gens, mais au moins l'information était vraie. On comprend donc aisément pourquoi Genestar à été licencié en 2006 par son patron, A.Lagardère, grand ami du mari jaloux.

En somme, il vaut mieux être dans les petits papiers du président, car s'il y avait un goulag à Strasbourg, un certain nombre de personnes occuperaient déjà le terrain. Surtout rappelez-vous bien qu'il ne faut pas dire du mal de lui, et ne pas lui lancer ses chaussures à la figure, sinon vous allez avoir de gros problèmes.

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